Petit tour d’horizon de ces objets design que l’on aime retrouver chaque année lors de nos pérégrinations estivales. Et cette année si particulière, nous nous contenterons juste de l’essentiel !
L’heure de la sieste…
Grand classique parmi les indémodables : le transat. La simple évocation de ce fauteuil en toile est une invitation au grand large vers un voyage intérieur, en particulier à l’heure de la sieste.
D’une grande sobriété en terme de design, on le retrouve bien aligné sur les plages italiennes quand il est en France plus volontiers posé sur l’herbe ou le deck d’une terrasse, quand ce n’est pas sur un balcon. Quel que soit le lieu, on y observe toujours un certain rituel quand on décide d’y feuilleter quelques pages d’un magazine ou d’un roman, avant de s’assoupir quelques lignes plus loin.
Ce meuble léger qu’on range à plat ou à la verticale s’utilisait à l’origine sur le pont des paquebots reliant l’Europe et l’Amérique, à l’apogée des transatlantiques.
Qu’y lire ? Le Tango de la Vieille Garde, d’Arturo Perez Reverte. Dont l’élégant danseur un peu espion et grand séducteur vogue par bateau entre la Riviera, Sorrente et Buenos Aires. Merveilleux livre estival.
Icône de jardin
On aime ce fauteuil dont la robuste toile tendue sur une structure en acier se révèle d’un confort qu’on apprécie jalousement, plusieurs postures étant admises dans le fameux Butterfly.
À l’origine, la structure n’était constituée que d’une seule pièce : un fil d’acier d’un diamètre de 12 mm, plié 8 fois et soudé pour n’en faire qu’un sublime trait architectural tel une sculpture (de 10 kg !) qu’on laisse en place pour ne retirer la nuit que la toile.
Créé en 1938 par les architectes-designers Jorge Ferrari-Hardoy, Juan Kurchan et Antonio Bonet, Butterfly a traversé les époques et les styles jusqu’à devenir un classique inscrit dans la mémoire collective. Véritable icône, il figure parmi les collections permanentes du MoMa depuis 1944.
Lequel choisir ? Si des fabricants se sont essayés à le décliner dans un format léger ou démontable, le seul Butterfly qui se mérite et fasse honneur au design d’origine n’accepte aucun sacrifice autre que financier, car ce magnifique objet se paye 49 € le kilo (toile incluse) soit 500 € le bel insecte. Vous m’en mettrez 4 !
Où est mon bol ?
Objet du petit déjeuner qui sent bon les souvenirs de vacances dans l’ouest de la France. Typiquement breton ou presque, le bol à oreilles, ou « bol breton » ne date pas d’hier ! Il naît au sein de la faïencerie Henriot de Quimper au XVIIIe siècle. À l’origine copié sur les écuelles des agriculteurs, ce bol en céramique connaît son heure de gloire en 1936, quand les premiers congés payés permirent le développement touristique de la Bretagne. Depuis, le bol breton, avec son liseré bleu, son couple de paysans folkloriques et bien sûr le prénom écrit en lettres manuscrites, a envahi les placards des français.
Lequel choisir ? Celui avec votre prénom ! De grâce, pas ceux fabriqués en Chine vendus en supermarché ou sur certains quais ! Le vrai bol breton vient de chez Henriot à Quimper (l’authentique est forcément un peu cher) ou de la Faïencerie de Pornic, plus populaire car bien moins cher !
Opiniâtre Opinel
L’indispensable compagnon de randonnée ! Normal, l’Opinel naît au cœur des Alpes en 1890 entre les mains agiles d’un simple taillandier savoyard : Joseph Opinel. Mais qu’est-ce qu’un Opinel au juste ? Sans doute l’exemple-type d’un objet design : beau, simple et utile, même si on lui préfère aujourd’hui les modèles plus élancés. Et il n’y a pas Luciole qui le dit, puisque l’Opinel est classé dans le Top 100 des objets les mieux dessinés au monde ! Un classement établi par le Victoria & Albert Museum de Londres au sein duquel il côtoie notamment Porsche et Rolex. Plébiscité par les randonneurs, ce canif fut aussi le compagnon d’artistes, à l’image de Picasso qui s’en servait pour sculpter ou de baroudeurs en tous genres, comme le grand navigateur Éric Tabarly.
Où le trouver ? Mais partout en France ! Dans les tabacs, dans une coutellerie, dans les magasins de randonnées, en supermarché ou sur les marchés, il n’y a qu’aucune seule et même marque : Opinel. Et une multitude de modèles dont certains portent un manche en olivier très chic.
La macchinetta
Cette cafetière à l’ancienne qu’on trouve encore avec émotion dans le haut des placards de bien des locations estivales est une icône du design. La Moka Express condense bien plus que des arômes de café : c’est toute l’Italie qu’elle renferme ! Inventée en 1933 par un fou de design piémontais, Alfonso Bialetti, cette cafetière est une merveille d’ingéniosité et de simplicité. Avec ses 8 facettes caractéristiques et son style Art déco, la Moka Express enferme ses secrets dans ses entrailles car c’est grâce à la vapeur d’eau que l’on obtient le café. Vendue à plus de 200 millions d’exemplaires dans le monde, la Moka fait aujourd’hui face à la mode des dosettes et continue, en Italie toujours, à se battre et à s’imposer dans les cuisines ! Il n’y a pas cafetière plus « développement durable » : de l’eau, du café et aucun déchet.
Où la trouver ? Dans les boutiques Bialetti pardi ! Ou en poussant la porte de toute authentique quincaillerie de village.
Paul ! Un Ricard !
Et avec lui, son célèbre broc ! Cette petite carafe aux couleurs de pain grillé, brandée Ricard, accompagne la célèbre anisette depuis 1935. Passé par l’école des Beaux-Arts, c’est Paul Ricard lui-même qui dessine cette cruche, trois ans seulement après avoir sorti sa recette de pastis. Paul n’a alors que 26 ans, c’est dire l’inventivité du personnage !
Depuis, cette fameuse carafe Ricard a été maintes fois redessinée, par les doigts de fée de quelques illustres designers et à laquelle nous avions consacré une de nos lointaines news estivales. Des terrasses de cafés, le broc Ricard devient vite objet de collection que l’on chine chez les antiquaires et sur les marchés l’été, qu’on conservera précieusement comme un objet de famille…
Paul Ricard, Garouste et Bonetti : ils sont nombreux à avoir dessiné ce broc iconique.
Lumière rouge
Quand le classique Apérol orangé se fait chahuter dans le Spritz — et à la carte des terrasses — par un concurrent plus sanguin, c’est de Campari qu’il s’agit !
Imaginée en 2002 par Raphaelle Celentano pour Ingo Maurer, la suspension Campari Light est un luminaire à la fois esthétique et plein d’humour, dans un langage très « pop design » cher à Andy Warhol, qui diffuse une lumière teintée de rouge (un rouge Luciole, évidemment) du plus bel effet. Composée de dix authentiques bouteilles de Campari soda, l’ingénieux luminaire est d’une grande simplicité et trouve sa place dans une cuisine ou un coin bar pour qui aime mettre du design chez soi !
Campari Light se commande en ligne ou est à chercher chez les grands éditeurs et revendeurs de mobilier design.
Copyrights :
5.5, Ingo Maurer, Faïencerie de Pornic, Thierry Vallier, Bialetti, Auto Reverse