La période n’est-elle pas bien choisie pour vous conter la naissance et l’évolution de cette famille typographique conçue pour le métro parisien par un typographe talentueux ? Vous avez en ce moment tout le loisir d’en admirer chaque lettre lorsque vous patientez sur un quai ou à un arrêt de bus !
S’il te plaît, dessine-moi une typo !
Le petit prince de la typographie dans cette histoire s’appelle Jean François Porchez. Passé sur les bancs d’une école de graphisme, il s’est très vite passionné pour la discipline typographique et a contribué à lui faire passer le cap du numérique, quand il y a 30 ans la typo rimait plus volontiers avec plomb, Letraset et servait une industrie qui appartenait aux « métiers du labeur ».
Depuis ses débuts chez Dragon Rouge puis au Monde, l’artiste n’a pas chômé, dessinant sans cesse de nouveaux caractères ou en recréant de plus anciens comme le Sabon ou la Garamond. S’il continue d’enseigner dans les meilleures écoles en France et dans le monde entier — « en typographie, tu es étudiant à vie » comme il le dit lui-même —, Jean François accompagne les entreprises et institutions dans la création de caractères sur-mesure, à l’image de la famille Le Monde dessinée en 1994 alors qu’il n’a que 30 ans, ou plus tard pour Nespresso, le BCG, les Galeries Lafayette, Louis Vuitton ou le Palais de l’Élysée.
Le Parisine, la typo du métro
Inspiré par le travail d’Edward Johnston pour le métro de Londres au début du 20e siècle et la fameuse London Underground, Jean François Porchez a créé une famille de caractères destinés à être vus et lus de loin, en mouvement (mais pas social ; celui du métro quand on arrive en station, enfin, pour qui s’en souvient !) et donc lisible de loin et sans ambiguïté, y compris pour des touristes dont le latin ne serait pas l’alphabet natal.
Une typo encore loin de la retraite
Entré en service en 1996 au sein du métro et du RER d’Ile-de-France, le Parisine affiche 23 ans de service, et on peut supposer que cette fonte a encore de beaux jours devant elle, même si elle passe beaucoup de temps en sous-sol. Mais pas seulement ! Car c’est une police qui justement a été dessinée spécialement à la demande de la RATP dans le cadre d’un plan d’entreprise destiné à unifier la communication et la signalétique entre la surface (le bus et plus tard, le tramway) et le métro en sous-sol.
Le lien entre plusieurs mondes
D’abord destiné à habiller la signalétique en sous-sol et en surface avec un caractère moins large et plus homogène, le Parisine s’est généralisé sur les plans de lignes et la communication digitale de la RATP avec la création du Parisine Office, sachant que la cartographie emploie également le Parisine sombre et le Parisine clair. Une famille de caractères se construit au fil des usages et des graisses, avec l’apparition de nouveaux caractères en fonction des besoins.
Ne mets pas tes mains sur la porte…
…Tu risques de te faire pincer très fort ! Le Lapin de la RATP n’a absolument rien à voir avec cette histoire de Parisine, mais en cette période de Noël, une petite histoire de plus ne fait pas de mal pour prendre son mal en patience. Si votre ligne de métro vous cause régulièrement du tracas depuis quelques jours, le fameux lapin n’en demeure pas moins sympathique et historique.
Il est à lui tout seul un petit phénomène qui porte même un nom : Serge. Né en 1977 sous la plume de la dessinatrice Anne Le Lagadec qui avait choisi cet animal pour illustrer le message de prévention sur le risque de pincement de doigts dans les portes du métro, notamment auprès du jeune public. Le lapin a pris des allures de doudou lors de son premier relookage sous le crayon de Serge Maury qui lui donnera son prénom.
On le retrouve aujourd’hui sur toutes les lignes, avec des messages adaptés aux risques et des stickers toujours positionnés à hauteur d’enfants.
Une petite vidéo pour la route… Un peu chargée ? C’est la RATP qui vous l’offre !