Une fois n’est pas coutume, L’Image du lundi sera kitch et footeuse à souhait !
On ne pouvait pas tourner la page de cet Euro 2016, cataclysmique pour la France depuis hier soir, sans célébrer — avec une certaine légèreté — la « magnifique » communication qui accompagne depuis toujours ces grands moments de liesse populaire, déclinée sur les canettes de soda, les paquets de Chips et autres packaging de choix…
On passera vite sur les pizzas ballon de foot, les sublimes flyers et autres bannières digitales d’un goût footeux, Uber qui a repeint sur l’appli ses voitures en bleu-blanc-rouge (mais heureusement pas en vrai !), et toutes ces surfaces commerciales qui n’ont cessé de célébrer la gloire de la planète Foot sans qu’on puisse y échapper, à Paris comme dans le moindre bar-PMU ou Intermarché de province !
Un accessit à Sushi Shop, qui s’est très discrètement engouffré sur ce marché de manière totalement opportuniste, mais sans pour autant renier sa marque et ses fondamentaux : la fameuse boîte de Sushis spéciale Euro est restée noire et chic. Et suffisamment discrète pour mieux se démarquer des mastodontes de la malbouffe devant la télé, comme pour mieux s’imposer dans une loge climatisée entre deux coupes d’un champagne resté hier dans les cartons.
Mais le pire n’est pas là. Car le vrai clou en termes d’image, c’est l’UEFA qui le plante, depuis 30 ans. Avec ses superbes mascottes qu’on adorerait presque (et tout est dans le « presque » !), comme l’immense majorité du public qui les trouve certainement « mignonnes », « sympa » ou « rigolotes »… Réaction spontanée de la rue qui n’en fait pas pour autant une réussite.
Car quand on a dit ça, on n’en fait pas pour autant des icônes du design et il est assez peu probable que les dites « choses » fassent un jour leur entrée au MoMa, dans la collection du Centre Pompidou ou à la Fondation Louis Vuitton !
Pour cette édition française 2016, Super Victor s’est imposé avec un style façon Pixar plus actuel et un prénom littéraire. Quelle aubaine ! On a échappé au pire, avec Driblou et Goalix, les deux autres idées de naming, plus gaulois tu meurs, mais dans un vocabulaire déjà vu, avec notre Footix national millésime 1998, qui nous avait pourtant porté chance. L’équipe de France d’Aimée Jaquet courait vite. Pour mieux échapper à cette horrible chose bleue en taille réelle sur la pelouse ?
D’où vient, dans la publicité et le marketing cette fascination pour le concept de mascotte ? Dont on connaît finalement bien peu de réussites objectives en termes d’image, de marque, de design et d’une certaine idée de la beauté en communication… Malgré les tentatives d’une société de crédit (un géant vert mal gaulé) mais qui est néanmoins parvenue à sortir de ce bad trip lorsqu’elle a enterré la dite chose pour créer des spots télé bien plus amusants. Ou le concept « trop sympa » d’une grande banque dont on taira le nom, avec une sorte de gros pouce sur pattes absolument repoussant, censé évoquer le fameux « coup de pouce » et dont c’était d’ailleurs le Claim de la campagne…
Bref, Luciole ne fera jamais de mascotte.