Le design graphique est omniprésent dans notre quotidien et contribue à façonner non seulement nos représentations, mais aussi nos expériences.
Avec l’avènement du web et des nouvelles pratiques, la façon dont on conçoit le design graphique s’est transformé en un questionnement de l’ergonomie et de l’intuitivité. Le design graphique dans le monde digital interroge la représentativité de l’interface visuelle, en l’absence de l’objet réel, afin que l’observateur devenu utilisateur comprenne de manière immédiate l’application à laquelle le visuel renvoie.
On a connu le skeuomorphisme, un néologisme aux sonorités assez barbares, pour désigner un design qui reproduit la matière de l’objet physique (cuir, papier, bois…). Les exemples les plus connus sont les icônes (picto) de l’iOS 6, avec le calepin Notes ou encore la Boussole. On joue avec la matière, les ombres portées, les effets de reflets…
L’objectif : répondre à un besoin de continuité et de familiarité de la représentation par rapport à l’objet.
Quid du flat design ?
Puis, à son opposé, est apparu le flat design – le design plat – qui prend le parti du minimalisme et qui refuse d’imiter visuellement les fonctionnalités et les caractéristiques de l’objet. On privilégie les aplats de couleurs, sans bordure. Son credo : Less is more !
L’objectif : optimiser la lisibilité en se délestant de tout détail qui n’est que fioriture.
Avec la multiplication des écrans (mobiles, tablettes, montres…) le flat design qui se prête beaucoup mieux par sa simplicité au mouvement et au design responsive – adaptabilité à tous les formats – a envahi ses dernières années le design graphique dans de nombreux domaines (logotype, print, packaging…), un style devenant furieusement tendance : picto minimaliste, aplats colorés traités avec simplicité… l’essentiel était devenu modernité.
C’était sans compter la naissance d’un nouveau style : le material design de Google, présenté un été 2014 à San Francisco, lors de la grande messe annuel de Google I/O.
Qu’est-ce donc encore ?
C’est un langage graphique qui intègre la rationalisation de l’espace et le mouvement, jouant sur les relations entre les autres éléments, les échelles et la hiérarchie de l’information, les focus, les couleurs. L’élément graphique est mouvement et espace. Le design est le parcours utilisateur, entendant unifier l’expérience de l’utilisateur entre les différentes plateformes et les différentes tailles d’appareil. Le design graphique devient un système.
L’objectif : unifier l’expérience utilisateur – le fameux UX – !
Que faut-il en retenir ?
Que le design graphique est au service de l’expérience utilisateur avant d’être une discipline artistique. Et on peut supposer que dans les prochaines années, le design sera UX ou ne sera pas !