Il est bien question de solitude, mais pas dans le sens où l’entend ! Découvrez une règle importante en édition, puis renforcez votre culture typographique avec quelques notions indispensables à nos métiers.
En typographie, une veuve est la dernière ligne d’un paragraphe qui est isolée, soit en haut d’une colonne, soit à la page suivante. Elle peut être un mot ou une ligne isolée. L’orpheline, quant à elle, est la première ligne d’un paragraphe ou un mot seul isolé en bas d’une page ou d’une colonne.
Pour les aficionados de moyens mnémotechniques, on utilise souvent la citation « une orpheline n’a pas de passé, une veuve n’a pas d’avenir » pour les différencier.
Ces appellations viennent de la traduction des termes anglais « widow » et « orphan ».
La typographie anglo-saxonne décrie ce genre de pratique. En effet, les veuves et les orphelines ne sont pas très esthétiques visuellement parlant et peuvent gêner la lecture.
En France, on va particulièrement éviter les « lignes creuses » qui sont l’équivalent de la veuve. La typographie francophone n’interdit rien concernant la première ligne de paragraphe laissée en fin de page mais dans les bonnes pratiques il faut les éviter.
Petits tips pour éviter veuve et orpheline :
– Retravaillez la colonne ou la page du texte
– Condensez vos lignes de texte pour lui permettre de remonter
– Forcez les sauts de ligne dans le texte pour chasser des mots vers la ligne suivante
Mais le mieux, c’est encore de modifier le texte directement pour régler le problème sans tricher sur la structure et éviter les potentielles lézardes.
Mais c’est quoi une lézarde ?
Les réponses du quiz typographique
* On prétend que cette expression serait née sur les bancs de l’Assemblée nationale dans les années 80. La lettre « Q » aurait été oubliée au mot « coquille », dans un texte très sérieux au sujet d’une réglementation sur la pêche de la coquille Saint-Jacques et sur lequel les députés débattaient. Passé l’hilarité générale, l’expression est restée synonyme d’erreur typographique.