Qu’attendons-nous en général d’un logo ?
Qu’il soit signifiant. Qu’il soit identifiant et identifiable. Qu’il soit démarquant et impactant. Lisible et visible. Expressif et en adéquation avec les valeurs de l’institution ou de l’entreprise. Mais aujourd’hui et demain, qu’allons-nous demander de plus à un logo ? Qu’il soit « responsive » !
De ce point de vue, le cas de Google en septembre dernier est emblématique. Le nouveau logo plaît pour certains. Pour d’autres, pas du tout. Et pour la plupart des internautes, la transformation est passée inaperçue.
Avec la création de sa holding Alphabet qui tend à couvrir tous les pans de l’IT et même au-delà, le logo de Google a été refondu avec l’objectif de devenir un logo en « responsive web design », c’est-à-dire adaptable à toutes les gammes d’appareils : ordinateurs, smartphones, tablettes, montres connectées, écrans de voiture et autres futurs terminaux qui n’ont pas encore vu le jour mais apparaîtront certainement demain dans notre quotidien.
Ce n’est pas la première fois que Google opère ce genre de mutation pour s’adapter aux révolutions numériques. Dans sa version bêta, le logo composé des lettres de Google avait été conçu par l’un des cofondateurs, Sergueï Brin, avec le logiciel GIMP (un outil d’édition et de retouche d’image). Puis, une deuxième version est apparue en 1999, créée par Ruth Kedar à partir de la typo Catull, une police à empattement. Durant plus d’une décennie, le logo gardera la même typo mais se modernisera au travers de légers liftings, passant d’une écriture avec une ombre soutenue pour un effet 3D (tellement années 2000 !) à une écriture en 2013 avec des couleurs plus vives et au design épuré en 2D, ce qu’on appelle le « flat design », pour être davantage en adéquation avec les codes graphiques et modernes des interfaces numériques.
Aujourd’hui, le logo a muté une nouvelle fois, afin de répondre à de nouvelles normes et usages : pour une lisibilité maximale, le logo se métamorphose selon l’emplacement et l’encombrement qui peuvent lui être dévolus. Ainsi, quand la place le lui permet, le logo apparaît dans sa forme finale, en toutes lettres. Il est conçu avec une nouvelle police d’écriture exclusivement créée pour cette occasion. La fonte est ludique, grasse et sans empatement pour une très grande visibilité. Pour l’accompagner et nommer les produits de la marque, une nouvelle police a par ailleurs vu le jour dans le même esprit que celle du logo : la Product Sans.
Et lorsque le nouveau logo de Google doit s’afficher dans un espace réduit à son minimum, sur une montre connectée par exemple, il se traduit par sa lettre « G » en forme de cercle, reprenant l’ensemble de ses couleurs.
Immédiatement reconnaissable par ses couleurs et son environnement, cette nouvelle identité a déjà pris toute sa place dans l’univers Internet et aux yeux de ses centaines de millions d’utilisateurs.