Qui dit « automne » dit « marronniers » ! Et avec eux, la fameuse carte de vœux à laquelle les plus organisés pensent dès à présent, avec l’idée de ne pas gérer cet épineux « dossier » à la dernière minute, c’est-à-dire en novembre ou décembre…
Car en apparence plutôt simple, parfois reléguée sur un plan mineur et souvent imaginée comme un support corporate créatif, voire récréatif, la carte de vœux se révèle en réalité un exercice un peu plus compliqué. Pourquoi ?
1) La carte de vœux a pour mission de porter l’image, la personnalité et les valeurs de l’institution ou de l’entreprise qui l’émet, en s’appuyant sur une ou plusieurs images — et pas plus de mots ! — tout en ayant vocation à être l’expression de l’altruisme et du désintéressement. Vaste programme !
2) La carte doit plaire. Et au plus grand nombre si possible ! Et tout du moins à la Direction ou à la personne décisionnaire, penseront les plus pragmatiques qui ont déjà eu cette fameuse « patate chaude » entre les mains ! Car tout le monde a un avis sur la question, et c’est bien là le fond du problème qui repose trop souvent sur l’incontournable « j’aime, j’aime pas »… Et s’il y a un dossier sur lesquels les dircoms seraient tenter de céder, c’est bien sur celui-ci !
3) Elle doit être « créative » et suffisamment originale pour marquer les esprits, se démarquer des autres acteurs, donner une image valorisante de la maison dont elle porte les couleurs, tout en s’en affranchissant quand il est décidé que ce support, par sa dimension exceptionnelle et hors catégorie, pourra s’inscrire « en dehors de la charte »…
4) Peut-être pourrait-elle aussi avoir une fonction utile pour être conservée toute le reste de l’année ? Là, on atteint le Graal !
Ou bien ludique pour gagner davantage en capital sympathie ?
Ou alors juste être très esthétique et devenir un bel objet décoratif bien en vue (jackpot number 2).
Ou d’une grande sobriété et se borner à porter l’image de l’institution ou de l’entreprise. Les techniques d’impression ne manquent pas pour surprendre le destinataire sans en faire des tonnes. Laissez-vous étonner !
5) Mais doit-on d’ailleurs imprimer la carte de vœux, quand un message électronique fait bien l’affaire ? Les vœux numériques ont cette vertu d’être assez pratiques à envoyer, si on a pu anticiper la mise en œuvre technique en interne (avec ou sans la fameuse DSI et ses 6 à 8 semaines de délais…).
Mais pour quel(s) retour(s) et quelle mémorisation du message ? Faible en tout cas, si on porte un œil (objectif) aux statistiques et aux résultats d’un potentiel « call to action », ce fameux lien qui devrait inciter l’internaute à cliquer pour « en savoir plus »…
Moins coûteux en terme d’envoi, mais en général plus impersonnel, la carte électronique a une durée de vie de quelques secondes à peine, quand sa version papier a le mérite d’atterrir sur le bureau et d’être a minima… ouverte ! On y glisse une carte de visite, quelques mots vites jetés (au bic, pas à la plume !), parfois entre Noël et le jour de l’an et — ô magie — l’objectif principal est atteint : se rappeler aux bons souvenirs de son destinataire. CQFD.
Ou bien les deux ? Des vœux numériques pour tous et des belles cartes imprimées pour les interlocuteurs les plus chouchoutés, ou les plus stratégiques.
6) Doit-on enfin se dérober et ne rien faire cette année ? Pour les Anglos-saxons, ce serait une faute de goût. L’absence totale de carte de vœux au moment fatidique et universellement partagé n’est jamais la meilleure posture pour une institution ou une entreprise…
Bref, et vous l’aurez compris, le dossier des cartes de vœux implique une réelle réflexion, un peu de recul, une bonne dose de création, un rétroplanning réaliste et un peu de budget, pour qui souhaite en faire un vrai support de com’.
Peut-être que le meilleur timing — si ce n’est pas encore fait — consiste à ouvrir le dossier… dès à présent !